Comprendre  le syndrome

Le syndrome de l’X fragile est dû à une anomalie d’une partie de l’ADN du chromosome X, dans et à proximité du gène FMR1 (pour Fragile X Mental Ribonucleoprotein 1). Le chromosome présente alors une cassure sur un de ses bras – une zone «fragile». Lorsque le gène FMR1 est modifié, il est responsable de signes cliniques organisés en différents syndromes.

Causes du Syndrome Fragile

Chaque humain possède dans ses cellules 23 paires de chromosomes dont une paire de chromosomes sexuels : XX pour la fille et XY pour le garçon.

Les chromosomes sont constitués de gènes qui codent pour une protéine. L’alphabet génétique est composé de 4 lettres : ACGT. Une région spécifique du gène FMR1, situé sur le chromosome X, comporte normalement moins de 45 répétitions du triplet CGG.
L’augmentation de la taille de la série CGG modifie la forme de l’ADN, empêche la lecture de l’information contenue dans le gène FMR1 et donc la fabrication de la protéine FMRP (pour Fragile X Mental RibonucleoProtein), essentielle dans la régulation du fonctionnement des récepteurs Mglur5 situés dans la zone du cerveau où sont régulés nos émotions, comportements, mémoire…. La protéine est également présente dans les viscères et les testicules d’où certains problèmes organiques observés chez les personnes avec la mutation complète.

​Mode de transmission

Le gène FMR1 change ainsi de taille au cours des générations, en raison de l’expansion d’une de ses régions. On estime qu’une femme sur 250 et un homme sur 800 sont porteurs de la prémutation et donc susceptibles de la transmettre à leur descendance :

L’homme prémuté transmet exclusivement la prémutation, à toutes ses filles, et ne transmettra jamais la mutation complète (la série CGG n’augmente pas de taille au moment de la formation de spermatozoïdes).

 

La femme porteuse de la prémutation a un risque de 50% de transmettre celle-ci à ses enfants des deux sexes. Seule la prémutation transmise par une femme peut se transformer en mutation complète. C’est au moment de la formation des ovules que la série peut s’allonger.

Tests et diagnostics

Le test d’ADN peut être prescrit par un médecin après un conseil génétique. Il est impératif qu’il demande une analyse moléculaire de l’ADN pour le dépistage du gène FMR1 à effectuer par un centre de génétique.

Le diagnostic reste une priorité afin d’adapter la prise en charge, de surveiller et prévenir les éventuelles complications mais aussi afin de faire de l’information préventive à la famille élargie.

Lors d’un futur projet de grossesse, le risque de transmission de l’X fragile nécessite l’appui d’un conseil génétique et d’une étude familiale parfois chez les apparentés très éloignés (possibilité de diagnostic prénatal ou préimplantatoire).

Les caractéristiques du syndrome Fragile

Le syndrome de l’X fragile est une maladie rare, génétique et héréditaire, la première cause de retard mental héréditaire et la deuxième cause de déficience intellectuelle après la trisomie 21.

Il est présent chez un garçon sur 5.000 et une fille sur 9.000.
Un dépistage devrait être prescrit dans les cas inexpliqués de déficience intellectuelle, de retard du langage, de TDAH, d’autisme ou de troubles de l’apprentissage.

  • Un retard de développement psychomoteur et intellectuel de léger à sévère (position assise, marche et propreté plus tardives)

  • Des troubles déficitaires de l’attention et de l’hyperactivité (TDAH)

  • Des troubles du langage verbal : acquisition tardive, mauvaise élocution, répétition de mots ou de phrases

  • Des troubles de comportement proches de l’autisme, des manifestations d’anxiété, des difficultés dans les relations sociales : évitement des contacts trop directs oculaires ou physiques.

Par conséquent on peut observer les troubles suivants :

  • Un retard dans l’acquisition du langage verbal ou, rarement, sa non acquisition,
  • Des troubles du langage : répétition des mêmes mots et des mêmes phrases (palilalie), répétition des derniers mots entendus (écholalie), difficultés d’articulation, élocution rapide, voire saccadée, difficile à comprendre,
  • L’évitement sensoriel (intolérance aux bruits aigus, à certains types de matières en contact avec la peau, aux aliments en raison du goût ou de la texture),
  • Une tendance à être solitaire avec replis dans un monde imaginaire mais avec un désir d’affection et de tendresse,
  • Tout changement, même minime, provoque de l’émotion et des questionnements anxieux : des difficultés peuvent apparaître dans la gestion des transitions à l’école, dans les milieux de vie et de travail,
  • Un déficit de contrôle des émotions : manifestations exagérées ou des mouvements stéréotypés (battement des mains, morsure des mains).

Et une/plusieurs caractéristique(s) physique(s) suivante(s) :

  • Un retard dans l’acquisition du langage verbal ou, rarement, sa non acquisition,
  • Un visage allongé au front proéminent, de grandes oreilles,
  • Une hyperlaxité ligamentaire : articulations souples en particulier au niveau des doigts, du poignet et du coude,
  • Une faiblesse musculaire (hypotonie),
  • Un affaissement plantaire (pieds plats),
  • Une augmentation anormale du volume des testicules (macroorchidie) à la puberté;
  • Un risque de convulsions (épilepsies),
  • Des troubles oculaires (strabisme, nystagmus),
  • Un souffle cardiaque.

Particularité chez les filles

Dans environ 20 à 30 % des cas, les femmes porteuses de la mutation complète présentent les mêmes caractéristiques que celles décrites pour les garçons.

Cependant, il est classique de dire que la fille est beaucoup moins touchée que le garçon (car elle a deux chromosomes X).

Elles présentent souvent un «handicap invisible» se traduisant par de la timidité, de l’anxiété, un retard scolaire surtout en mathématiques, des difficultés de communication et d’abstraction.